Lausana, Suiza
This article proposes a didactic analysis of the relationship between content knowledge and knowledge practices as applied by a teacher in school situations of critical inquiry in history. It looks at this relationship by differentiating between the use of the term “context” in the traditional teaching of history at school, where it is used to determine the facts that students will examine and learn, and that of “contextualisation” as characterising what historians do based on the historical problem they address, their questions and their documentary corpus. While school curricula and textbooks tend to reduce context to a determined spatiotemporal framework, imposing what must be known to be able to investigate, the practice of historians is part of a temporality in which contextual necessities are created as the research progresses. This dichotomy between historical and academic practice is the focus of our analysis as we study the conditions for a reversal of the usual process in class: work done with students leads to the construction and redefinition of the context as a function of the problem studied.
Cet article se propose d’analyser didactiquement le rapport entre savoirs et pratiques de savoir tel que mis en jeu par un enseignant dans des situations scolaires d’enquête critique en histoire. Il envisage ce rapport par la différenciation entre l’usage du terme de « contexte » dans la tradition de l’histoire scolaire, où celui-ci sert à déterminer les faits qui vont être travaillés et appris par les élèves, et celui de « contextualisation » comme caractérisant ce que font les historiens à partir du problème historique qu’ils traitent, de leurs questions et de leurs corpus documentaires. Tandis que les programmes et les manuels scolaires tendent à réduire le contexte à un cadre spatio-temporel déterminé, imposant ce qu’il s’agirait de savoir pour être en mesure d’enquêter, la pratique historienne s’inscrit dans une temporalité dans laquelle se créent des nécessités contextuelles selon l’avancement de l’investigation. Cette dichotomie entre pratiques historienne et scolaire constitue l’objet de nos analyses pour étudier les conditions d’une inversion du processus scolaire habituel : ce qui est travaillé avec les élèves conduit à construire et à redéfinir le contexte en fonction du problème étudié.