In France, the term “context” is used simultaneously in the general common sense, in the vocabulary of history teachers in schools, and in the social sciences without any real theoretical stabilisation. This diversity of uses mobilises an associated semantic field (context/contextualisation/contextualise), the epistemological implications of which are rarely made explicit, simultaneously generating a “self-evident” practice within the historical community and an often unconscious didactical difficulty for history teachers. Identifying this didactic problem and the possible instruments of mediation between historical practice and the practice of historical contextualisation at school presupposes, first of all, that we situate these two practical worlds in epistemological terms. Therefore, our articles aim to discuss the conceptual dabblings that appear within current national education programs with the thwarted trajectory of the notion of “context” throughout the French social sciences from the beginning of the twentieth century to the present day.
Le terme de contexte renvoie simultanément en France à un usage généraliste de sens commun, à un mot usuel du vocabulaire scolaire des enseignant·es d’histoire et à un terme mobilisé par les sciences sociales sans stabilisation théorique réellement établie. Cette multiplicité d’usages mobilise un champ sémantique associé (contexte/contextualisation/contextualiser) dont les implications épistémologiques sont rarement explicitées, générant simultanément une « évidence » de pratiques au sein de la communauté historienne et une difficulté didactique souvent inconsciente chez les enseignant·es d’histoire. Identifier ce problème didactique et les instruments de médiation possible entre la pratique historienne et la pratique scolaire de la contextualisation historique suppose au préalable de situer ces deux mondes pratiques en termes épistémologiques. Notre article vise ainsi à faire discuter les tâtonnements conceptuels perceptibles au sein des programmes actuels de l’Éducation nationale avec la trajectoire contrariée de la notion de « contexte » au sein des sciences sociales françaises du début du xxe siècle jusqu’à aujourd’hui.