In this article, published in 1973, the author studies, after numerous readings, the compensatory education movement in the United States. She identifies and relates the findings on the failures of children belonging to the “poor” social class, the elements of explanation given and the remedies tested. She shows that the line of interpretation and intervention which privileges the directly cognitive aspects of failures, and which recommends an adaptation and intensification of the usual pedagogical practices, was very quickly overwhelmed by a more global and offensive tendency, working in terms of “Cultural handicap” which should be overcome and sometimes even rectified. The author interprets these forms of action by relating them to a whole socially orthopedic and integrative line among American social workers and those who commission them. Finally, she shows that, in a few cases, “the community” taking charge reverses the situation and makes school, at least for a time, a place of education for revolt, which poses a fundamental question for all educational action.
Dans cet article, publié en 1973, l’auteure étudie, d’après de nombreuses lectures, le mouvement d’éducation compensatoire aux États-Unis. Elle dégage et met en relation les constats sur les échecs des enfants appartenant à la couche sociale « pauvre », les éléments d’explication donnés et les remèdes expérimentés. Elle montre que la ligne d’interprétation et d’intervention qui privilégie les aspects directement cognitifs des échecs, et qui préconise une adaptation et une intensification des pratiques pédagogiques habituelles a été très vite débordée par une tendance plus globale et offensive, œuvrant en termes de « handicap culturel » qu’il faudrait combler et parfois même redresser. L’auteure interprète ces formes d’action en les rattachant à toute une ligne socialement orthopédiste et intégratrice chez les travailleurs sociaux américains et chez ceux qui les mandatent. Elle montre enfin que dans quelques cas la prise en charge par « la communauté » retourne la situation et fait de l’école, au moins pour un temps, un lieu d’éducation à la révolte, qui pose à toute action pédagogique une question fondamentale.