This article examines the transmission of linguistic capital in well-educated families, focusing on the acquisition of the phonological and grammatical correctness expected at school. Based on a survey of parents with higher education qualifications (most with more than 3 years of post-secondary education) and a child enrolled at preschool, it discusses Pierre Bourdieu’s model of osmotic transmission. Contrary to this model, the article shows that, in highly educated families, learning linguistic correctness is the result of real parental work on and around children’s speech. It then analyses the social conditions that make this work possible, revealing the dispositions on which it is based and the social trajectories in which it takes root.
Cet article étudie la transmission du capital linguistique dans les familles scolairement dotées en prenant pour objet l’acquisition de la correction phonologique et grammaticale attendue à l’école. À partir d’une enquête auprès de parents diplômés du supérieur (la plupart au-delà de bac +3) ayant un enfant inscrit en grande section de maternelle, il discute le modèle de la transmission osmotique proposé par Pierre Bourdieu. À rebours de ce modèle, il montre que, dans les familles de classes cultivées, l’apprentissage de la correction linguistique procède d’un véritable travail parental sur et autour de la parole des enfants. Il analyse ensuite les conditions sociales de possibilité de ce travail en faisant apparaître les dispositions sur lesquelles il s’appuie et les trajectoires sociales dans lesquelles il s’enracine.