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Valérie Becquet
Parler des apports de l’engagement semble au fil des années être devenu une évidence. Cette tendance est particulièrement présente dans les politiques d’éducation et de jeunesse qui incitent à les identifier, les mesurer et les valoriser, mais aussi dans certaines organisations qui y trouvent une possibilité de faire valoir leur rôle dans la formation des jeunes. Or le risque est grand de ne saisir ces dits apports qu’au prisme de compétences repérables alors qu’ils relèvent de processus plus complexes. À partir d’une analyse de biographies de jeunes réalisées dans le cadre d’un projet de recherche sur la participation locale dans huit villes européennes (Partispace), cet article présente tout d’abord quatre types de carrières d’engagement, puis montre que ces carrières reflètent également des usages différenciés des expériences vécues et des savoirs acquis – capitaliser, transférer, braconner – qui éclairent les choix des jeunes en matière d’espaces et de types d’engagement.
Over the years, discussion on the benefits of community engagement seems to have become a matter of course. This trend is particularly prevalent in education and youth policies, which encourage people to identify, measure and value them, but also in some organisations for whom they provide an opportunity to assert their role in training young people. However, there is a considerable risk that these so-called benefits will only be understood in terms of identifiable skills, whereas they are the result of more complex processes. Based on an analysis of young people's biographies carried out as part of a research project on local participation in eight European cities (Partispace), this article first presents four types of community engagement activities, and then shows that these activities also reflect differentiated uses of the experiences and knowledge acquired –capitalising, transferring, poaching– which shed light on young people's choices in terms of spaces for and types of engagement.
