Hélène Denise, Manuel Domergue
La lutte contre la précarité énergétique est au carrefour des préoccupations sociales et environnementales car ce sont les ménages les plus précaires qui sont les plus touchés par le froid à domicile et les factures de chauffage exorbitantes. Malgré une montée en puissance des politiques de rénovation énergétique depuis quinze ans, la lutte contre les « passoires thermiques » se heurte à un manque de volonté politique : stratégies purement incitatives, manque récurrent d’accompagnement social et professionnel, aides publiques favorisant les effets d’aubaine et les simples gestes de rénovation au lieu de déclencher des rénovations performantes, insuffisance des financements publics, obligations de rénover trop faibles et trop tardives. En l’absence de politiques ambitieuses de soutien des ménages, en particulier les plus modestes, le plan de rénovation peine à convaincre les ménages et à vaincre leurs réticences face à des travaux coûteux, complexes et incertains, au détriment des bénéfices individuels et collectifs de long terme d’un tel chantier.