Michel Wieviorka
As a result of the outbreak of a such a critical event as the Covid-19 pandemic, social and human sciences have begun to rethink the concepts and ideas that established the complexity of the world in which we live. For instance, wouldn’t “global thinking,” a term coined by Edgar Morin, correspond to a certain historical phase or moment? Isn’t it necessary to at least partially discard that global thinking and deglobalize human, political and social sciences? China’s response to the pandemic reinforced its position of established hegemony in contemporary international power relations, which provided arguments in favor of deglobalization such as the massive reduction of some economic activities directly linked to an open world or the creation of cloistered logics and it valued concrete local relations within a limited environment. Scientific knowledge, also circulating on a global scale, must face the vicissitudes of the pandemic;
global thinking structures the modern communication technologies that allow for immediate, interactive reflection, so addressing Covid-19 joined the existing historical thought processes; human, political and social sciences rem linked to multidisciplinarity, but they now must face the pandemic.
L’émergence d’un évènement aussi critique que la pandémie de Covid-19 a forcé les sciences sociales et humaines à remettre en question les concepts et les idées sur lesquelles s’établit la complexité de notre monde. Par exemple, si l’on réfléchit au « penser global », phrase d’Edgar Morin, n’appartiennent-ils pas à un moment précis, une phase dans l’histoire ? Ne faut-il pas se débarrasser de cet penser global et déglobaliser les sciences humaines, politiques et sociales, partiellement au moins ? La réponse de la Chine à la pandémie a renforcé sa présence en tant qu’hégémonie dans les relations contemporaines du pouvoir sur la scène internationale, ce qui a fourni des arguments pour la déglobalisation : la réduction en masse de certaines activités économiques directement liées à un monde ouvert, par exemple, ou la création de logiques de claustration, et a aussi mis en valeur les relations locales et concrètes qui ont lieu dans un entourage limité. Les connaissances scientifiques, qui circulent aussi à l’échelle globale, doivent faire face aux vicissitudes de la pandémie ; c’est le penser global qui structure les technologies modernes de communication qui permettent la réflexion immédiate et interactive, et c’est ainsi que le traitement de la Covid-19 s’est ajouté aux procès historiques de réflexion antérieurs ; les sciences humaines, politiques et sociales restent liées à la multidisciplinarité, mais en ce moment elles se trouvent face à la pandémie.