La V República se basa en la mística constitucional gaullista. Su finalidad última es la perpetuidad de la nación francesa. El pueblo, al que se consulta regularmente, debe ocupar un lugar central. A la cabeza del Estado, el presidente de la República debe marcar el rumbo y, como en un organismo complejo, cada institución debe ejercer su propia función, evitando la confusión de poderes. La evolución del texto constitucional, de las costumbres y prácticas políticas, y aún más de la sociedad en sus estructuras y aspiraciones, ha llevado a la degradación de esta mística. Sin embargo, el imaginario constitucional gaullista aún pesa en las percepciones y los comportamientos, en desfase con la realidad política contemporánea. ¿Podemos acomodarnos a tal discordancia?
The Fifth Republic is founded on de Gaulle’s constitutional mystique. Its ultimate purpose is the survival of the French nation. The people, regularly consulted, should occupy a central position. At the head of the state, the President of the Republic should set the way forward and, like in any complex organism, each institution should fulfil its assigned function and avoid the confusion of powers. The evolution of the constitutional text, of political customs and practices, and, more importantly, of society’s structures and aspirations, has weakened this mystique. Yet, de Gaulle’s constitutional imagination still bears on perceptions and behaviours, although it is out of step with contemporary political reality. Can we accept such a discrepancy?
La Ve République est fondée sur la mystique constitutionnelle gaullienne. Sa finalité ultime est la pérennité de la nation française. Le peuple régulièrement consulté doit y tenir une place centrale. À la tête de l’État, le président de la République doit fixer la voie et, comme dans un organisme complexe, chaque institution doit exercer sa fonction propre, en évitant la confusion des pouvoirs. L’évolution du texte constitutionnel, des mœurs et pratiques politiques, et plus encore de la société dans ses structures et aspirations, a conduit à la dégradation de cette mystique. Pourtant, l’imaginaire constitutionnel gaullien pèse encore sur les perceptions et les comportements, en décalage avec la réalité politique contemporaine. Peut‐on s’accommoder d’une telle discordance ?