Marruecos
La no participación a través de las instituciones políticas formales es una tendencia muy marcada entre los jóvenes marroquíes. Los datos cualitativos y cuantitativos de una investigación llevada a cabo en 2015 y 2016 muestran que la mayoría de los jóvenes no participa en los partidos políticos y las elecciones. Dicho esto, no son políticamente apáticos, muchos de ellos expresan un gran interés por la política y un fuerte sentido de agencia. El hecho de que el interés político de los jóvenes no se convierta en acción sugiere su desencanto con la oferta política. Aunque factores como la educación, el género y el nivel de conocimiento político son importantes para comprender los motivos de la participación o no participación de los jóvenes, este artículo destaca el impacto de la centralidad del poder y las prácticas políticas establecidas sobre la existencia de este no compromiso de los jóvenes. En Marruecos, la esfera de la participación política se ha ampliado desde la década de 1990. Sin embargo, en un régimen caracterizado por la centralidad del poder en manos de la monarquía / makhzen, una escena partidista controlada e instituciones políticas desacreditadas, los ciudadanos son conscientes de los límites de su influencia en las decisiones públicas. El trabajo de campo que hemos realizado nos permite concluir que los políticos y los partidos están desconectados de las realidades y preocupaciones de los jóvenes. Además, la mayoría de estos últimos se siente excluida de los procesos de toma de decisiones. Incluso cuando participan en discusiones y debates dentro de sus propias organizaciones, los jóvenes sienten que sus opiniones y expectativas no se tienen en cuenta. La no participación puede considerarse como un acto consciente que socava la legitimidad del sistema. La separación de los jóvenes de la esfera formal de participación y su desencanto con la oferta política pueden contribuir a que, a largo plazo, recurran al uso de medios antidemocráticos y no pacíficos para hacer oír su voz
La non-participation à travers les institutions formelles de la politique est une forte tendance chez les jeunes marocains. Les données qualitatives et quantitatives d’une recherche menée en 2015 et 2016 montrent que la majorité des jeunes ne s’engage pas à travers les partis politiques et les élections. Ceci dit, ils ne sont pas politiquement apathiques, beaucoup d’entre eux expriment un grand intérêt pour la politique et un fort sentiment d'agencéité. Le fait que l'intérêt politique des jeunes ne se transforme pas en action suggère leur désenchantement avec l'offre politique. Bien que des facteurs tels que l'éducation, le genre et le niveau de connaissance politique soient importants pour comprendre les motifs de la participation ou de la non-participation des jeunes, cet article met en exergue l’impact de la centralité du pouvoir et des pratiques politiques établies sur le non engagement des jeunes. Au Maroc, la sphère de la participation politique a été élargie depuis les années 1990. Néanmoins, dans un régime caractérisé par la centralité du pouvoir entre les mains de la monarchie / makhzen, une scène partisane contrôlée et des institutions politiques discréditées, les citoyens sont conscients des limites de leur influence sur les décisions publiques. Le terrain que nous avons mené nous permet de conclure que les politiciens et les partis sont déconnectés des réalités et des préoccupations des jeunes. Par ailleurs, la majorité se sent exclue des processus décisionnels. Même lorsqu’ils participent à des discussions et débats au sein de leurs institutions d’appartenance, les jeunes estiment que leurs avis et attentes ne sont pas pris en considération. La non-participation peut être considérée comme un acte conscient susceptible de saper la légitimité du système. Le désengagement des jeunes de la sphère formelle de la participation et leur désenchantement avec l’offre politique peuvent contribuer à long terme au recours à des moyens antidémocratiques et non pacifiques pour faire entendre leurs voix