Nelly Leblond
Numerosos Estados han adoptado dispositivos de consulta para regular las transacciones de tierra ligadas a las inversiones agrícolas y así limitar la desposesión. A partir de observaciones y entrevistas en enclaves de inversión en Mozambique, este artículo estudia los mecanismos de violencia estructural y de engaño que forjan la obtención del consentimiento por parte de los habitantes. Las consultas comunitarias se revelan como un teatro marcado por fuertes asimetrías de poder y de conocimiento que permiten la (re)organización de los humanos y de las tierras en detrimento de los habitantes y en beneficio de los inversores. Este artículo contribuye, de esta manera, a situar las desposesiones en un largo plazo y a identificar una geografía de poder, exponiendo las espacialidades que este forma y en las que se basa.
Several states have reinforced consultation mechanisms to regulate land deals linked to agricultural investment and to limit dispossession. Based on observations and interviews on investment sites in Mozambique, this article analyzes how structural violence and trickery shape inhabitants’ consent. Community consultations are marked by striking power and knowledge asymmetries which enable the rearrangement of humans and lands at the expense of inhabitants and to the advantage of investors. This article thus contributes to the geography of power, highlighting the spatialities which power shapes and relies on. It locates land dispossession in long-term history and geography.
De nombreux États ont adopté des dispositifs de consultation pour encadrer les transactions foncières liées aux investissements agricoles et limiter la dépossession. À partir d’observations et d’entretiens sur des sites d’investissement au Mozambique, cet article étudie les mécanismes de violence structurelle et de ruse qui forgent l’obtention du consentement des habitants. Les consultations communautaires apparaissent comme un théâtre marqué par de fortes asymétries de pouvoir et de savoir qui permettent de (re)disposer des humains et des terres au détriment des habitants et au profit des investisseurs. Cet article contribue ainsi à situer les dépossessions dans la longue durée et une géographie du pouvoir, éclairant les spatialités qu’il façonne et sur lesquelles il repose.