This article offers to complement the debate initiated by Dominique Boullier on the influence of big data in social sciences. While it does not question the idea that analysis of numerical phenomena may require the constitution of a new epistemological approach, the paper exposes a complementary point of view: big data also allow to articulate the different social science epistemological traditions, on condition, firstly, of combining new digital technologies and traditional methods, and secondly of mobilizing the canonical concepts of social sciences to analyze numerical phenomena.
Cet article propose de prolonger le débat initié par Dominique Boullier concernant l'influence des big data en sciences sociales. Sans remettre en cause l'idée selon laquelle l'analyse des phénomènes numériques peut nécessiter la constitution d'un nouveau courant épistémologique, on souhaite exposer, de manière complémentaire, un autre point de vue : les big data peuvent également permettre d'articuler les différentes traditions épistémologiques existantes des sciences sociales, à condition, premièrement, de combiner les nouvelles technologies numériques avec les méthodes d'enquête « traditionnelles » et, deuxièmement, de mobiliser les notions et concepts canoniques des sciences humaines et sociales pour analyser les phénomènes numériques.