Dès le début de 1998 l'Union européenne devrait ouvrir les négociations d'adhésion avec six pays, et par la suite pourrait s'élargir jusqu'à vingt Etats supplémentaires. Une telle évolution n'est pas sans conséquence pour le Luxembourg. Un tel élargissement n'implique‐t‐il pas en effet forcément une dilution de l'influence du Luxembourg dans la Communauté? De plus, cette perspective de l'élargissement a mis en haut de l'agenda communautaire la question de la réforme des institutions, qui pourrait induire une remise en cause de la représentation du Grand‐Duché dans les mécanismes décisionnels communautaires. Après un bref aperçu des avantages que le Luxembourg tire de la construction européenne et de l'impact de celle‐ci sur son administration, cet article définit les deux pôles de la stratégie que le Luxembourg peut adopter dans la Communauté ‐ d'un côté il peut remplir le rôle de ‘constructeur et médiateur’ de l'Union; de l'autre il peut faire usage des mécanismes intergouvernementaux pour assurer le respect de ses intérêts nationaux. En utilisant la grille d'analyse ainsi définie nous pourrons décrire la position du Grand‐Duché lors de la conférence intergouvemementale de 1996–1997 et le Conseil européen d'Amsterdam (16–17 juin 1997), sur les quatre grandes questions déterminantes pour l'avenir du Luxembourg dans l'Union: les pouvoirs du Parlement européen, l'extension de la majorité qualifiée, la pondération des voix au Conseil, et la composition de la Commission.