Louis-André Vallet
In this paper, school assimilation of minorities stemming from immigration denotes the temporal process by which, in the course of schooling, academic careers of these minorities improve and converge on average on those of other pupils. Longitudinal data are needed to test the existence of such a process. We reveal it using the 1989 French National Education Longitudinal Study (Ministry of Education, DEP) which compares academic careers in elementary school and lower secondary school. School assimilation of minorities stemming from immigration could be due to a cognitive process where performances are catching up and/or to socio- psychological factors related to specific aspirations. It could also be modified by the behaviour of teachers towards pupils belonging to minorities and by the contextual environment of their schooling. We present empirical analyses which try to disentangle these different effects. Above all, they underline the part of socio-psychological factors : ceteris pari- bus, immigrant families have stronger aspirations towards long studies and express more ambitious orientation plans for their children. This result suggests that, in the French society, the educational system appears to immigrant families as an important vehicle for social mobility.
Dans cet article, nous désignons par assimilation scolaire des minorités issues de l'immigration le processus temporel par lequel, avec l'avancement dans la scolarité, les parcours des enfants de ces minorités s'améliorent et convergent en moyenne vers ceux des autres élèves. Des données longitudinales sont nécessaires pour éprouver l'existence d'un tel processus. Nous le mettons en évidence sur le panel national 1989 d'élèves du second degré (Ministère de l'Éducation nationale, DEP) en comparant la réussite des parcours scolaires à l'école élémentaire et au collège. L'assimilation scolaire des minorités issues de l'immigration peut trouver sa source dans un processus cognitif de rattrapage des performances et/ou dans des facteurs socio-psychologiques liés à des aspirations spécifiques. Elle pourrait aussi être affectée par le comportement des enseignants à l'égard des élèves de ces minorités et par l'environnement contextuel de leur scolarisation. Nous présentons des analyses empiriques qui tentent d'approcher ces différents effets. Elles soulignent surtout le rôle des facteurs socio-psychologiques : les familles immigrées ont, ceteris paribus, des attentes plus fortes en matière d'études longues et expriment des souhaits d'orientation plus ambitieux pour leurs enfants. Ce résultat suggère que, dans la société française, le système éducatif apparaît aux familles immigrées comme une voie importante de mobilité sociale.