La présente réflexion part de l'idée qu'aucun enseignement ne peut se justifier seulement à partir de considérations utilitaires, l'acte d'enseigner étant décrit comme inséparable d'une foi en la valeur intellectuelle ou culturelle intrinsèque de la chose enseignée. Or cette croyance « fondatrice » se heurte bien évidemment à l'objection relativiste. Le relativisme épistémologique voit dans les vérités scientifiques ou théoriques et dans l'idéal même de la rationalité des « constructions sociales » liées à des contextes particuliers. L'important débat qui s'est déroulé en Grande-Bretagne autour des implications epistemologiques de la sociologie du curriculum est rappelé ici à titre d'illustration. Quant au relativisme culturel, il concerne moins les savoirs que les valeurs, auxquelles il dénie toute possibilité de fondement objectif et toute validité transculturelle. Les difficultés pédagogiques qu'il entraîne sont analysées en référence aux débats actuels sur l'éducation « interculturelle ». La raison pédagogique exclut sans doute le relativisme, mais cette incompatibilité pratique ne saurait avoir valeur de preuve dans la nouvelle « querelle des universaux ».