Les auteurs étudient dans le roman Vingt mille lieues sous les mers le regard muséologique que Jules Verne pose sur le réel, corollaire du projet de faire entrer la science dans la littérature. S'il est devenu évident de penser que Verne participe à la diffusion de la science (plutôt qu'à sa vulgarisation), il l'est moins de considérer le roman vernien comme le révélateur de manières d'exposer la science où, au prix d'une alchimie littéraire, s'esquisse, à la fin du XIXe siècle, la matrice de pratiques muséologiques contemporaines qui incitent à présenter la science comme parcours et aventure. On peut ainsi penser la pratique romanesque de Jules Verne comme une institution imaginaire de la médiation.