Dave Guénette, Alain G. Gagnon
As a result of the two referenda on sovereignty held in 1980 and 1995, Quebec has somehow become something of a figurehead for western democracies. It represents a modern developed state seeking national independence, not in time of war or because of serious political oppression, or to end colonial dependence in its territory or rid itself of an antidemocratic political system, but rather and above all by taking this path for cultural, identity, linguistic and economic reasons. In this regard, and notwithstanding the fact that both referenda failed to bring independence, it is still fair to grant the Québéquois nation a pioneering role in terms of recognising the right of minority nations to secede. In adopting this approach, this article looks at the Québéquois process of accessing sovereignty and the lessons that it can offer in terms of self-determination, especially for those who are in favour of Catalan independence.
Le Québec, en raison de ses deux référendums sur la souveraineté de 1980 et 1995, fait en quelque sorte figure de proue au sein des démocraties occidentales. Voilà un État moderne et développé qui tente d’obtenir son indépendance nationale, non pas en temps de guerre ou pour des raisons d’oppression politique grave, non plus pour mettre un terme à une emprise coloniale sur son territoire ou pour s’affranchir d’un système politique antidémocratique, mais bien pour des raisons avant tout culturelles, identitaires, linguistiques et économiques. En ce sens, et malgré les insuccès de ses deux tentatives référendaires, il demeure juste d’accorder à la nation québécoise un rôle de pionnier en matière de reconnaissance du droit à la sécession des nations minoritaires. Pour en faire état, nous étudierons dans cet article le processus québécois d’accession à la souveraineté et ses enseignements en matière d’autodétermination, notamment pour les indépendantistes catalans.