Les journalistes débutants n'avaient pas, jusqu'alors, fait l'objet d'un programme d'études spécifique. La question de leur insertion professionnelle n'avait pas non plus été abordée, alors que les crises et mutations économiques des années quatre-vingt-dix ont modifié les structures des entreprises médiatiques en profondeur1, avivé les tensions et la concurrence sur les marchés de l'emploi du secteur, tout en accroissant les contraintes professionnelles des journalistes. La montée de la précarité est apparue récemment comme un phénomène conjoncture et structurel : résultat des effets inéluctables de toute récession, mais surtout symptôme d'une nouvelle donne économique. Ces premiers constats laissaient penser que les jeunes journalistes de la décennie passée avaient rencontré des difficultés plus grandes que leurs aînés pour accéder aux marchés du travail journalistique. Tableau plutôt mitigé d'une profession qui semble bien avoir été marquée, au cours de la décennie, par une multiplication des expériences initiales avant d'accéder à un emploi stable et une précarité grandissante des statuts ainsi que le montrent deux enquêtes ici commentées par Valérie Devillard.