Béatrice Fleury
À chaque grand événement est attachée une page officielle d'Histoire. Par les témoignages qu'elle suscite et recueille, de façon impromptue ou lors de commémorations, la télévision, sans toujours le chercher, bouscule cette histoire officielle et donne l'occasion à la mémoire collective de s'exprimer différemment, parfois pour se soulager. Récemment, l'évocation, au cours du procès de M. Maurice Papon, de la ratonnade d'octobre 1961 à Paris, le procès de M. Papon lui-même, la diffusion des séries télévisées Heimat et Holocauste en Allemagne, la commémoration, en France, des grandes dates de la guerre d'Algérie, ont été des occasions de raviver des plaies non refermées et toujours douloureuses. Même si les autres médias se sont fait l'écho de ces psychodrames nationaux, la télévision a, pour sa part, rectifié certaines images du passé qui étaient données pour définitives.