A pesar de que los estadounidenses establecidos en México sean considerados como privilegiados, su movilidad internacional se puede analizar también como una forma de migración económica. Datos empíricos provenientes de un estudio de campo realizado en Mérida (México) entre el 2011 y el 2012 sugieren que la decisión de establecerse en México procede de consideraciones económicas, tales como la búsqueda de una mejor calidad de vida y el deseo individual de enriquecerse. Factores estructurales – sobre todo la inestabilidad del mercado de empleo y la debilidad de las clases medias en EE.UU. – explican la concentración local de empresarios étnicos, de trabajadores nómadas, y el desarrollo de un boom inmobiliario. Los esfuerzos de los miembros mas pobres de la comunidad para aumentar sus sueldos y vivir mejor, las dificultades individuales para obtener una visa y controlar su migración, significan que a pesar de que sean ciudadanos estadounidenses, estos extranjeros deben ser considerados como migrantes económicos.
Although they are routinely described as privileged individuals, the experience of mobile U.S. citizens living in Mexico can often be analyzed as a form of economic migration. Empirical data collected during fieldwork conducted, in Mérida, between 2011 and 2012, suggest that their patterns of residential mobility to Mexico can be traced back to economic considerations, particularly the search for higher standards of living and the desire to become richer. Structural factors–the unstable job market and difficulties faced by the middle class in the US–explain the presence of a dynamic group of ethnic entrepreneurs, nomad workers, and real estate professionals. Income levels and work practices among members of the US community in Merida rule out the notion of a privileged mobility. Importantly, individual efforts to increase income levels and enjoy higher standards of living, patterns of ressource inequality, the increasing difficulties faced by the poorest set to secure a visa or simply control their migration, mean the behavior of US migrants resembles that of classic economic migrants.
Souvent décrite comme l’expression d’un privilège, la mobilité des citoyens étatsuniens installés au Mexique peut être appréhendée comme une variante de la migration économique. Les données empiriques recueillies lors de notre enquête menée, à Mérida, entre 2011 et 2013 suggèrent que le choix de la mobilité résidentielle vers le Mexique est motivé par des considérations économiques, notamment la recherche d’un meilleur niveau de vie et le désir d’enrichissement personnel. Des facteurs structurels – précarisation des conditions de travail et fragilisation des classes moyennes aux États-Unis – expliquent le développement, dans cette ville, d’un entrepreneuriat ethnique dynamique, du travail à distance, et de la spéculation immobilière. Tant par leurs niveaux de revenus que par leurs pratiques professionnelles (parfois à la limite de la légalité), l’expérience de ces Américains au Mexique invalide la thèse d’une mobilité privilégiée. Les efforts déployés pour accroître leurs revenus et accéder à un niveau de vie supérieur, les inégalités de ressources, l’incapacité des plus pauvres à sécuriser leur statut migratoire et maîtriser leur migration tendent à rapprocher l’expérience de ces étrangers à celles des migrants économiques classiques.