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EMIGRE est une publication trimestrielle qui s'adresse aux graphie designers du monde entier et qui en est bientôt à son 20e numéro. Je l'ai trouvée par hasard chez Tropismes à Bruxelles. Elle est au format 425 X 280 mm et compte plus ou moins 36 pages en couleurs. Mais des couleurs comme éteintes. Ou sourdes comme pouvait l'être une lanterne sourde. Je l'ai feuilletée et j'allais la remettre en rayon lorsque je me suis avisé de vérifier s'il y avait des publicités et lesquelles ? Il y en avait. Mais il fallait y regarder à deux fois pour les trouver. J'ai découvert celles de Esselte-Letraset, de Bitstream et de Apple-Macintosh ; ainsi qu'une interview de Matthew Carter et une autre de Erik Spiekermann. Du coup, j'ai acheté deux numéros séance tenante. Je les ai lus à grands renforts de besicles, de règles et de crayons. Je me suis efforcé de m'informer concernant les éditeurs. J'en ai parlé autour de moi pendant bientôt un an, à Mâcon, à Paris, à Bruxelles, à Lurs. Sans jamais éveiller aucun écho. À New York, à Boston, à San Francisco, à Londres et à Berlin, toute la communauté graphique connaît EMIGRE. En France, il a fallu que je rencontre François Richaudeau en personne et que je lui en montre quelques numéros, pour provoquer un sursaut d'intérêt non feint et pour qu'il me dise : « fais-moi un papier là-dessus pour le prochain numéro de Communication et langages ». Je lui ai confié les quelques exemplaires dont je disposais, lui laissant le soin de choisir lui-même les illustrations. Ce qu'il a fait avec Ulrich Meyer.
