Arrondissement de Brest, Francia
En Bretagne, la langue bretonne bénéficie aujourd'hui d'une nouvelle visibilité : elle a accès à de nouveaux domaines tels que l'éducation, les médias audiovisuels ou internet. On observe en même temps, d'une part une baisse continue du taux et du nombre de locuteurs, d'autre part une régression significative des usages de la langue par les locuteurs eux-mêmes. La situation actuelle de la langue bretonne est la résultante d'une évolution entamée un siècle plus tôt et qu'on ne peut comprendre sans faire appel à la diachronie. Deux enquêtes majeures réalisées l'une en 1902 et l'autre en 1946, puis un sondage en 2007 constituent des repères essentiels pour une sociolinguistique historique du breton. Au tout début du XXe siècle, le monolinguisme de langue bretonne concerne toujours la moitié de la population. Les années décisives se situent vers 1950, au moment où les parents bretonnants choisissent d'élever leurs enfants en français. La transmission intergénérationnelle n'étant plus assurée, la langue bretonne a perdu 85 % de ses locuteurs en une soixantaine d'années. Mais si le XXe siècle a été celui de toutes les mutations, c'est aussi en raison d'une double inversion des représentations. Un tel processus est-il réversible ?