« II faut entrer en soi-même armé jusqu'aux dents », disait Paul Valéry. Une rigoureuse discipline — il écrivait chaque matin jusqu'à l'heure où commençait sa vie ordinaire — , un regard à la lucidité impitoyable sans cesse tourné vers lui-même, une pensée toujours aux aguets de sa propre pensée, telles étaient ses armes. Le résultat, ce sont ces étonnants cahiers dont la bibliothèque de la Pléiade vient de publier le premier tome. François Richaudeau a choisi dans ce volume les propos se rapportant à l'expression : langage, écriture, mot, et explique ses raisons dans son avant-propos. Paul Valéry n'aurait sans doute pas désavoué ce choix, lui qui disait : « Une part » immense de mon travail — à demi perdu, à demi utile — fut de me faire » des définitions. Penser au moyen de mes propres définitions, ce fut pour » moi une espèce de but. » Nous remercions les éditions Gallimard qui ont bien voulu nous autoriser à reproduire gracieusement ces citations.