Le présent article reprend l'une des thèses du premier ouvrage de François Richaudeau : « la Lettre et l'Esprit », publié en 1965 et épuisé depuis plusieurs années. Ce n'est néanmoins ni un extrait, ni un résumé de ce livre, l'auteur ayant naturellement ajouté au thème initial de nouvelles réflexions et tenu compte de recherches récentes. Les lecteurs de cet article seront sans doute étonnés d'apprendre combien cette thèse heurte encore certains tenants de la typographie traditionnelle. Il y a onze ans, les responsables de l'enseignement graphique français avaient violemment attaqué « la Lettre et l'Esprit ». Une version anglo-saxonne du présent article, commandée par une revue américaine de communication graphique, a été, récemment, tout aussi violemment critiquée par des experts typographiques anglo-saxons qui se sont opposés à sa publication. Ainsi, quand l'auteur, au cours de sa principale démonstration, énonce les trois causes principales de la révolution typographique moderne : apparition de la presse moderne, de la publicité et de la poésie graphique, l'expert anglo-saxon commente : « Cette argumentation se base sur les plus mauvais facteurs de la présente culture quotidienne ; dont d'ailleurs les contributions sont affreusement éphémères. II sera intéressant pour la rédaction de "Communication et Langages" de connaître les réactions de ses lecteurs.»