Cet article se fixe un double objectif. Tout d’abord, il se propose d’analyser comment Albrecht von Haller s’est efforcé d’allier science et philosophie dans son célèbre « poème inachevé sur l’éternité » (1736). Ensuite, il tente d’élucider comment ce même poème inspira des considérations cosmologiques à Kant dans sa Théorie du ciel (1755) tout en lui fournissant un modèle exemplaire de « poésie sublime » dont il analysa les ressorts jusque dans ses derniers écrits en se tournant vers l’esprit qui la produit ou qui s’en inspire