L'objectif de l'article est de montrer que I'évitement fiscal constitue pour l'économie publique de l'impôt un enjeu décisif révélant ses insuffisances mais indiquant également de nouvelles pistes de développement. Pour cela, un bilan critique de l' économie publique positive et de la théorie de la taxation optimale est proposé au regard de l'évitement fiscal. On montre en particulier que les fondements purement microéconomiques de la théorie de la taxation optimale ne permettent pas la prise en compte de la dimension coercitive de l'impôt, ainsi que l' étude des coûts engendrés par le prélevement fiscal ni la représentation adéquate des comportements des agents économiques devant la possibilité de fraude. Un renouvellement des hypothèses de l'économie publique intervenu a partir des années 1990 a cependant permis l'émergence d'une nouvelle génération de travaux débouchant en particulier sur un ensemble plus efficace de recommandations dans le domaine de la lutte contre l'évitement fiscal. Mais, faute d'étre parvenue a dépasser la rupture méthodologique intervenue durant les années 1970, l'économie publique de l'impôt et de l'évitement fiscal ne parvient pas a en intégrer les dimensions macroéconomiques dans sa recherche d'une fiscalité désirable