Constance Bantman
Les activités politiques des quelques centaines d�anarchistes francophones exilés en Grande-Bretagne entre 1880 et 1914 ont, au cours de ces dernières années, fait l�objet d�interprétations historiographiques divergentes. La thématique terroriste, prépondérante pour les contemporains de ce mouvement, a ainsi été reprise par divers ouvrages. Or une lecture transnationale permet de faire apparaître une tout autre image : celle de groupes à l�organisation informelle � contre le mythe d�une « Internationale anarchiste » �, accaparés par les impératifs de la survie matérielle et plus enclins à la réflexion stratégique sur le potentiel révolutionnaire du syndicat qu�aux éclats terroristes. À la lumière de cette analyse, il est donc plus pertinent de décrire le « French quarter » anarchiste de Londres, non comme une base du terrorisme international, mais plutôt comme un « n�ud » de réseaux et de transferts pour le mouvement anarchiste international