Michel Albouy
Les OPA, surtout lorsqu�elles sont hostiles, sont généralement mal accueillies par les salariés des firmes cibles, qui se retrouvent alors du côté de leurs dirigeants pour refuser l�offre. Le cas de l�OPA de Schneider sur la société Télémécanique en 1988 illustre ces propos et montre des salariés se comportant en « propriétaires » et n�hésitant pas à faire du lobbying. La démarche historique utilisée dans cet article permet de montrer que � bien que l�OPA de Schneider correspondait à un véritable projet industriel à long terme � les salariés, et dans une certaine mesure les pouvoirs publics, n�ont pas compris les enjeux de cette opération. Alors que les emplois n�étaient pas menacés par cette prise de contrôle, les salariés-actionnaires se sont fortement mobilisés pour « défendre leur entreprise » et son modèle social. La stratégie de Schneider de se recentrer sur les métiers de l�électricité a permis à l�entreprise de devenir leader mondial dans la gestion de l�énergie.