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Michel Glais
La jurisprudence des autorités de la concurrence a été fortement marquée par les débats entre économistes sur la façon dont s'opère le jeu de la concurrence sur un marché donné. Historiquement, les premiers théoriciens avaient insisté sur la nature dynamique et comportementale du processus de concurrence. Leurs successeurs, moins confiants dans la robustesse du processus concurrentiel ont, au contraire, assimilé la concurrence à une forme particulière d'un marché (adoption d'une approche structuraliste et « statique » privilégiant l'analyse des structures d'un marché sur celle du comportement des offreurs). Dans un tel contexte, certaines décisions stratégiques (croissance externe) ou certains types de relations contractuelles (contrats de distribution, etc.) ont été longtemps analysées avec beaucoup de réserve par les tenants de cette école de pensée. Depuis les années 1980, la résurgence de travaux s'inspirant du courant de pensée « comportementaliste » a, au contraire, permis de valider, pour l'essentiel, l'efficience économique de ce type de stratégies. De ce fait, ces deux courants de pensée s'avèrent aujourd'hui davantage complémentaires que rivaux dans l'appréciation à porter sur les choix stratégiques des entreprises.
