Benoît Lemay
Le mythe de la bataille de la Marne, qui laissait croire que si l’Allemagne n’avait pas perdu cette bataille elle aurait remporté la guerre, s’est forgé avant la fin de la Première Guerre mondiale. Il s’amalgamait parfaitement à la légende du « coup de poignard dans le dos » qui avait vu le jour dès la fin du conflit. Il s’agissait d’un déni de la défaite qui prétendait que seule la défaillance de quelques hommes avait privé le Reich de la victoire en 1914, avant que la trahison de l’arrière ne l’oblige à déposer les armes en 1918, laissant l’Allemagne démunie face à la volonté de revanche des vainqueurs. À l’aube du centenaire de la bataille de la Marne, une étude sur les principales opérations ayant conduit à celle-ci s’impose afin de mieux en cerner les mythes et les réalités dans l’historiographie allemande.