Il est aujourd'hui assez volontiers proposé, par une analogie plus ou moins revendiquée, de considérer que ceux des comportements � la faute lourde et le dol � qui remettent en cause les mécanismes de limitation de la responsabilité contractuelle devraient produire pareil effet par rapport à la prescription : le débiteur, compte tenu de son comportement, ne devrait pas être admis à opposer la prescription. On a tenté de retracer le développement de cette analyse, partie d'un texte du code de commerce relatif à la prescription en matière de transport, et de montrer le caractère contestable de l'extension analogique de la solution � que la jurisprudence est d'ailleurs loin de valider. Il nous a semblé à la fois plus cohérent et de nature à mieux fixer le régime de la prescription applicable, de s'intéresser à l'empêchement d'agir dont aurait été victime le créancier et de n'opposer au débiteur son comportement que dans l'hypothèse où il aurait eu cet effet.