La conmemoración de los 300 años del Tratado de Utrecht es oportuna para reflexionar sobre los marcos jurídicos de la controversia, y su actual vigencia, y sobre las diferencias y posibilidades de acercamiento y acuerdo, y cómo las partes utilizan en su interés conceptos e instituciones jurídicas. Tras los cambios operados en los tres Gobiernos en 2011-2012, la cuestión de Gibraltar se encuentra en una crisis negociadora de carácter estructural, ya que existe un profundo cuestionamiento de los marcos jurídicos bilateral y de Naciones Unidas, lo que además comporta una crisis de validez de los tradicionales ejes de acción española. España de esta forma debe plantearse sus estrategias respecto a Gibraltar, lo que conlleva relanzar la negociación bilateral con una búsqueda imaginativa de soluciones, y sopesar la opción de una solución judicial, que es una alternativa de alto riesgo. Descartada la revisión o continuidad del Foro de Diálogo instaurado en 2004, las opciones estratégicas son limitadas, aunque siempre sean posibles una serie de planteamientos tácticos. El trabajo también propone como hipótesis cuestionar que la cesión de la ciudad de Gibraltar en el Tratado de Utrecht conllevara la cesión del Peñón, lo que tendría implicaciones sobre la teoría de la costa seca defendida por España.
The 300th anniversary of the Treaty of Utrecht is an opportune moment to reflect on the legal framework of this longstanding dispute, its current relevance, the prevailing differences, the possibilities of finding common ground in order to reach an agreement, and on the way in which the parties use legal concepts and institutions for their own interests. Following changes in the three Governments between 2011 and 2012, the Gibraltar question is currently marked by a situation of structural crisis, given the grave doubts concerning the bilateral legal framework as well as that of the United Nations. In addition, the traditional tenets of Spanish policy on Gibraltar have been called into question. Spain needs to reassess its strategies with regard to Gibraltar, which requires the reopening of bilateral negotiations that are prepared to take an imaginative approach in their search for solutions, and to consider the option of finding a judicial solution, which would be a high risk alternative. Having ruled out the renewal of the dialogue Forum established in 2004, the strategic options are limited, although a series of tactical approaches are always possible. This article also questions whether the cession of the city of Gibraltar under the terms of the Treaty of Utrecht automatically included the cession of The Rock or not, which would have implications for the theory of the "Costa Seca" (dry coast) doctrine defended by Spain.
La commémoration des 300 ans du traité d'Utrecht sont opportuns pour réfléchir à la validité actuelle des cadres juridiques de la controverse, ainsi qu'aux différences et aux possibilités d'approche et d'accord entre les parties ; et cela dans un contexte d'utilisation des concepts et des institutions juridiques par les parties en fonction de leurs intérêts. Après les changements opérés dans les trois gouvernements en 2011-2012, la question de Gibraltar se trouve dans une crise structurelle de négociation. En effet, le cadre juridique bilatéral et au travers des Nations Unies est profondément questionné, ce qui implique également un questionnement des axes traditionnels de l'action espagnole. L'Espagne devrait donc reconsidérer ses stratégies à l'égard de Gibraltar, et donc relancer la négociation bilatérale avec une recherche de solutions imaginatives ; mais aussi envisager l'option d�une solution judiciaire, ce qui est une alternative à haut risque. La révision ou la continuité du Forum tripartite de dialogue mis en place en 2004 étant écartée, les options stratégiques sont à l'heure actuelle limitées, mais une série d'approches tactiques sont toujours possibles. L'article propose également comme hypothèse de mettre en question que la cession de la ville de Gibraltar par le traité d'Utrecht soit synonyme de transfert du rocher (la montagne portant le même nom), ce qui aurait des conséquences pour la théorie de la côte sèche, défendue par l'Espagne.