La forte abstention lors de l�élection du Parlement européen, majoritaire en 1999, pose le problème du �déficit démocratique� de l�Union mais aussi de la qualité de la représentation au sein des pays membres. Après une synthèse des interprétations avancées depuis 1979, dont notamment la théorie des élections �de second ordre�, cet article propose d�appliquer une méthodologie innovante pour dégager les logiques individuelles (au niveau des citoyens) et contextuelles (opérant au niveau des pays) de l�abstention: l�analyse multiniveaux. Utilisant les données de l�European Election Study 1999, les résultats démontrent que la participation européenne n�est pas très socialement élitaire, ni dépendante des arènes politiques nationales, mais qu�elle n�est pas non plus dépendante des attitudes pro ou anti-européennes. L�idée d�un �vote habituel�� prenant de surcroît en compte l�importance subjective des élections � est accréditée, ainsi que l�importance des phénomènes de mobilisation lors de la campagne électorale.