Par une approche sociographique de la représentation nationale, cet article montre comment les « tamis » de l’élection laissent de côté un certain type de candidats à la députation. À partir des trois critères du genre, de l’âge et des milieux sociaux, il donne tout d’abord la mesure chiffrée du décalage entre les députés élus en 2002 et le corps électoral, montrant que la distorsion s’accentue tout au long du processus allant de l’investiture à la qualification pour le second tour, puis à l’élection. Dans un deuxième temps, par le truchement de méthodes de modélisation, l’article tente de dépasser ce simple constat pour mesurer la performance électorale des candidats, tentant de démêler les parts de responsabilité incombant aux électeurs, au système uninominal et aux partis dans les distorsions de représentativité entre élus et électeur.