Dans les années 1990 en France, à la suite de l’affaire du « sang contaminé », une série de scandales semble pointer de « nouveaux risques sanitaires » pour lesquels des décideurs politiques devraient désormais être jugés comme politiquement mais aussi pénalement responsables. Ces mises en cause n’apparaissent néanmoins pas « naturellement ». Elles s’inscrivent dans le sillage des scandales politico-financiers qui ont, en quelques années, redéfini l’espace des possibles. Cet article explore tout d’abord la construction collective d’une nouvelle responsabilité politique en matière de risques publics, indissociable des rapports que nouent différents types d’acteurs intervenant dans les scandales. On interroge ensuite les stratégies que les hommes politiques déploient pour tenter de maintenir ou de restaurer leur légitimité dans ce contexte.