Aziz JELLAB
Le sens des savoirs se construit à l'interface d'une histoire socio-subjective et du contexte scolaire. Les élèves de lycée professionnel font ainsi l'expérience d'une confrontation avec des contenus qui ont cette particularité d'être scolaires mais aussi professionnels. Or ces contenus, circonscrits à partir des notions de « forme scolaire » et de « forme professionnelle », donnent lieu à des formes variées de rapport aux savoirs et à l'apprendre chez les élèves. Ceux-ci, porteurs d'habitus et d'histoire sociale singulière, tentent ainsi de donner cohérence à des savoirs qui, selon leurs contenus et ce que les sujets y associent, paraissent dotés de finalités hétérogènes. Cet article s'appuie sur les enseignements d'une recherche qualitative, menée auprès d'élèves de CAP et de BEP. Par un travail de mise en relief des interactions complexes à l'oeuvre entre les univers de socialisation et le mode de mobilisation sur les savoirs, il s'efforce de penser la relation entre socialisation et apprentissages.