Si l'élévation de l'origine sociale des enseignants du primaire est bien l'élément marquant qui a affecté cette profession au cours de ces trente dernières années, l'analyse montre qu'aujourd'hui, les femmes qui accèdent à ces postes sont également dotées d'un ensemble de dispositions spécifiques que l'on retrouve aussi bien en France qu'en Angleterre. Autrement dit, actuellement, le processus de reproduction de cette profession dans ces deux pays implique d'une part des agents dotés de propriétés qui, en se combinant, les mettent dans le champ d'attraction des institutions de recrutement et d'autre part une procédure de cooptation qui, dans ses modalités d'application, tend à avantager les agents qui en sont dotés et savent le mieux les utiliser lors des épreuves de sélection, notamment au cours des entretiens. La première partie de cet article montre quelles sont les propriétés sociales communes aux enseignantes du primaire de ces deux pays qui structurent aujourd'hui d'une certaine manière l'accès à cette profession. La seconde partie indique sous quels aspects les futures enseignantes du primaire françaises se distinguent de leurs homologues anglaises