Essayer de définir l'indépendance éditoriale ou plus précisément l'indépendance d'une maison d'édition nous confronte très rapidement aux limites de cette notion elle-même. L'alliance des éditeurs indépendants fait appel aux notions d'indépendance financière et intellectuelle. Nous y ajoutons la question de l'indépendance commerciale puisqu'une grande partie des maisons d'édition française ne maîtrise pas sa diffusion (commercialisation) et/ou distribution (logistique). En lien avec les aspects financiers et commerciaux nous en questionnons les conséquences organisationnelles. Nous nous interrogeons, par ailleurs, sur la réalité de l'activité éditoriale. Ainsi nous sommes amenés à préciser les deux mots qui composent l'expression "éditeur indépendant". À partir de quel moment est-on un éditeur professionnel? N'existe-t-il pas une large frange de personnes et même de sociétés dont l'activité éditoriale pourrait être qualifiée d'amateur comme dans d'autres secteurs liés à la culture? Ce travail de définition et la réflexion sur la réalité de la notion nous font conclure sur un autre aspect de cette expression: ne serait-elle pas aussi et, peut-être, d'abord un outil de communication?