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Est-il temps de chanter le retour de l¿éloquence dans l¿arène de l¿audiovisuel français ? Dans un paysage déserté par les discours et colonisé par les phrases, ne peut-on pas entrevoir dans l¿avènement de l¿Arène de France , émission de débats lancée sur France 2 en septembre 2006, une offensive de la rhétorique, offensive d¿autant plus efficace qu¿elle convoque des mercenaires de la parole, qui ont fait de la persuasion leur profession ? En créant et en prônant un dispositif ritualisé, l¿Arène de France semble donner à la joute verbale une légitimité validant ses effets immédiats. Néanmoins, au coeur de cette démocratie construite de toutes pièces, hantée par le spectre du divertissement, assiégée par les passions, on est en droit de s¿interroger sur le statut d¿une parole soudainement décrétée souveraine. En pénétrant dans l¿Arène de France , la rhétorique, personnage principal d¿une pièce qu¿elle n¿a pas choisie, ne prend-t-elle pas le risque de l¿illusion ?
