Les carences de la réaction gouvernementale face à la crise sanitaire caniculaire d?août 2003 furent largement tributaires des processus d?encadrement de la perception de la situation, que ce soit du fait des schèmes historique (la sécheresse) et stratégique (l'énergie), ou de la nature du processus de problématisation (centré sur les difficultés récurrentes du service des urgences). Le temps de la recherche en responsabilité s?apparente à une lutte de présentation et de perception des carences d?État. L?absence d?une mobilisation politique pour engager la responsabilité des gouvernants conjuguée à la promotion par la majorité politique de la thèse d?une responsabilité diluée, aboutissent à la perception et à la validation collective de la thèse d?une « responsabilité causale », dont l'imputation vise des situations jugées imprévisibles. La dilution de la responsabilité induite par cette lecture conduit à l'absence d?un appel à sanction politique ou pénale.