Alexandre Mayol, Luc Désiré Omgba
Malgré le premier choc pétrolier, les économistes ont trouvé très peu d’intérêt à l’intégration des ressources naturelles, dont les ressources fossiles, dans la plupart des théories et des modèles économiques contemporains. De fait, la question des impacts de la transition énergétique, pour une économie décarbonée, apparait à ce jour moins maîtrisée. Peut-on avoir une meilleure compréhension d’une économie sans énergies fossiles, alors qu’il a été difficile de théoriser des modèles économiques qui tiennent compte du rôle des énergies fossiles ? Les contributions de ce numéro spécial, en lien avec la 2ème conférence annuelle de la chaire Ressources naturelles et économie locale – RENEL –, qui s’est tenue à Metz en 2023, s’inscrivent dans des débats plus larges sur l’interaction entre institutions et marchés dans la conduite des transitions énergétique et écologique. Alors que les marchés ne parviennent pas ou peinent à prendre pleinement en compte les impacts de long terme des changements environnementaux, il devient essentiel de regarder au-delà des signaux de prix pour comprendre comment piloter efficacement ces changements. La question de la manière dont les normes et les institutions peuvent façonner les comportements et soutenir les transitions peut devenir un axe majeur de la recherche académique. Au niveau macroéconomique, la prise en compte de la dimension institutionnelle est essentielle pour comprendre la surexploitation des ressources naturelles. Cette introduction souligne l’urgence d’un véritable développement durable, en insistant sur l’importance d’intégrer les dimensions démocratiques et sociales dans la transition énergétique qui transforme à la fois les cadres économiques et sociétaux.