La récente mise à disposition des données sur les indices de position sociale (IPS) des établissements français a relancé les débats sur la ségrégation scolaire. Plus précisément, l’IPS révèle l’importance des inégalités sociales entre collèges et cela amène à interroger les mécanismes (stratégies de placement scolaire des familles, offre de formation, etc.) de production des ségrégations scolaires en milieu urbain. Considérant la ségrégation scolaire comme un état des lieux et comme un processus s’inscrivant dans des contextes locaux, cet article propose une analyse géographique des pratiques de contournement de la sectorisation de la part des familles dans une grande ville française : Marseille. S’inscrivant dans une réflexion territorialisée et pluri-scalaire, l’article étudie les effets de ces pratiques sur les formes de ségrégation entre établissements, tendant à une polarisation de l’espace scolaire marseillais.
The recent availability of data on the social position index (IPS) in French school establishments has reignited debates on school segregation. Specifically, this index reveals the extent of social inequalities between secondary schools, and this leads us to question the mechanisms (school placement strategies for families, training offer, etc.) that generate school segregation in urban areas. Considering school segregation as a state and a process happening in local contexts, this article offers a geographical analysis of how families circumvent sectorisation in a large French city, Marseille. As part of a territorialised and multi-scalar reflection, the article studies the effects of these practices on social segregation between schools, tending to polarise Marseille’s school space.