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En prenant le paradigme maussien du don comme cadre théorique (donner-recevoir-rendre), cette recherche analyse, de manière originale, les vécus des receveurs d’organes à un niveau individuel et psychologique. Des entretiens d’inspiration clinique auprès de 9 transplantés et des entretiens semi-directifs auprès de 13 autres, montrent l’existence de 4 formes d’élaborations autour du don d’organes et l’existence d’une dette pour trois de ces formes. Ces dettes sont ambivalentes et vécues par le receveur, à la fois sur le mode positif et négatif. Le don d’organe s’inscrit dans le paradigme du don de manière originale dans la mesure où, au lieu de rendre, les receveurs résolvent leur dette en redonnant à d’autres et autrement, à des personnes réelles ou à leur donneur fantasmé. Pour améliorer le bien-être des transplantés, des recommandations sont formulées aux agences de la biomédecine : développer un discours humanisé du donneur à côté du discours traditionnel mécaniste du corps et élaborer un accompagnement psychologique à multifacettes et au long cours pour les transplantés et leur famille. Les implications marketing de cette recherche sont également proposées pour transformer les transplantés en promoteurs du don d’organes. Les résultats sont également transférés à d’autres contextes du marketing social. Enfin, le paradigme de l’échange et du don permet d’enrichir les fondamentaux du marketing dans une société où les consommateurs sont de plus en plus à la recherche de liens et de sens au-delà des services et objets consommés.
