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La Belgique est, depuis les dernières décennies, engagée dans un double processus de transformation constitutionnelle, associant fédéralisation et européanisation. Depuis que les régions et communautés ont hérité des compétences en matière d’enseignement supérieur et de recherche (ESR), les deux principales régions, Flandre et Wallonie, affichent des trajectoires spécifiques et présentent aujourd’hui deux régimes différents. Cet article entend retracer les évolutions de ces deux territoires, dessinant, à partir du modèle historique belge, des projets collectifs spécifiques tout en les inscrivant dans des courants sectoriels plus larges, voire mondialisés : les acteurs participent à des réseaux variés qu’ils contribuent à créer, associant universitaires et industriels aux projets des responsables politiques. L’approche socio-historique aborde les transformations des instruments d’action publique (Lascoumes, 2007) : cette décomposition de l’analyse permet de suivre et comparer des mécanismes d’ajustement complexes, propres à chaque territoire, mettant en évidence la différence de la mobilisation des acteurs, la stabilité et la plasticité des institutions face à l’accélération de l’internationalisation et la mise en place de nouveaux projets politiques régionaux.
