While earlier scholars have noted the existence of an unpublished 991 diploma of Hugh Capet to Sant Pere de Rodes, a near-verbatim confirmation of an earlier grant of Louis IV from 953, none subjected it to critical analysis. Such an analysis, offered here, does not provide positive evidence that it is a forgery, from the perspective of dating, prosopography, formula, or documentary typology. The addition of the term castrum to the description of the grant is a puzzle, but does not weigh heavily one way or the other in the analysis. The failure of antiquarians known to have worked in the archive of Sant Pere de Rodes before its dissolution in the nineteenth century also does not weigh heavily, given the vagaries of documentary transmission. I argue, therefore, that this should be considered a genuine diploma. If it is, it shows that the series of French royal diplomas did not cease in 987, nor did contact between the Catalan counties and the French royal court in 988, as is generally understood to be the case—a fact that plays a prominent role in the historiography and historical memory of Catalonia.
Bien que des historiens aient constaté l’existence d’un diplôme inédit de 991 de Hugues Capet au monastère catalan de Sant Pere de Rodes, confirmation presque verbatim d’un don antérieur de 953 par Louis IV, personne ne l’avait soumis à une analyse critique. Une telle analyse, que nous offrons ici, ne donne pas de preuves positives qu’il s’agit d’un faux, des points de vue de la date, de la prosopographie, des formules, ou de la typologie documentaire. L’ajout du mot castrum à la description du bien représente une énigme, mais il n’est pas un argument décisif en faveur ou en défaveur de l’hypothèse de la falsification. L’échec des érudits que l’on sait avoir travaillé dans les archives de Sant Pere de Rodes avant leur disparition au commencement du XIXe siècle ne pèse pas non plus, étant donné les aléas de la transmission documentaire. Nous soutenons donc qu’on doit considérer ce diplôme comme authentique. Si nous avons raison, il montre que la série des diplômes royaux francs pour les comtés catalans ne s’arrête pas en 987, ni le contact entre les comtés et la cour royale en 988, comme on le présume généralement – des faits qui jouent un rôle important dans historiographie comme dans la mémoire historique de la Catalogne.