This article focuses on how students in a literary preparatory class in a private school in the west of Paris learn to regulate their emotions. Preparatory class produces strict work environments, creating a specific relationship to time and schoolwork. Often unsettled on finding themselves in this institutional universe, the students learn to cope with a new and implicit dimension by working individually on their emotions and how they perceive them. We show how this work on emotions provides a means of adapting to the institutional constraints by fluctuating between engagement and distancing. This contribution seeks to highlight a particular use of emotion, whose rhythm and methods vary according to social and academic background.
L’article prend pour objet les apprentissages de la régulation émotionnelle en classe préparatoire littéraire d’un établissement privé de l’ouest parisien. La classe préparatoire comme institution socialement et scolairement située produit des cadres stricts de travail, générant la construction d’un rapport spécifique au temps et au travail scolaire. Souvent déstabilisés par leur accession à cet univers institutionnel, les élèves apprennent en outre à prendre en charge une dimension moins connue et plus implicite en travaillant individuellement sur leurs états intérieurs et leur manière de les percevoir. Le travail sur les émotions qui en résulte est une manière de s’ajuster aux contraintes institutionnelles en oscillant entre engagement et distanciation. L’article vise ainsi à mettre au jour chez les élèves la manière d’utiliser leurs émotions comme un travail à part entière, selon un rythme et des modalités qui varient toutefois en fonction de leur origine sociale et de leur trajectoire scolaire.