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American trade policy under the Trump administration can be summed up in one expression, “America First,” which the US president himself has repeated many times. Driven by a rejection of multilateralism, the United States has adopted numerous measures designed to maintain or stimulate domestic industry or to tighten economic policies both domestically and towards foreign trading partners. Reflecting isolationist and nationalist economic theories, these measures are the anchor for a return of economic frontiers to the United States. Yet the United States is at the heart of globalization and cannot completely isolate itself without risking an economic meltdown. This is all the more true since it has been the driving force behind the creation of the multilateral trading system since the end of the Second World War. This change of economic vision by one of the world’s greatest powers can only be a turning point in the recent history of international economic relations. As such, one may wonder whether America First and the set of measures adopted in its name also foreshadow a phase of retreat for international trade law or whether, on the contrary, they are an opportunity for reform of an area of the law that has been struggling to evolve for several decades.
La politique commerciale américaine sous l’administration Trump se résume en une expression, “America First,” maintes fois répétée par le Président américain lui-même. Menés par un rejet du multilatéralisme, les États-Unis ont adopté de multiples mesures destinées à maintenir ou à stimuler une branche de production nationale ou encore à un durcissement des politiques économiques tant au niveau national qu’à l’égard des partenaires commerciaux étrangers. Reflets des théories isolationnistes et nationalistes économiques, ces mesures constituent le point d’ancrage d’un retour des frontières économiques aux États-Unis. Les États-Unis sont tout de même au cœur de la mondialisation et ne peuvent s’isoler complètement sans risquer la débandade économique. Cela est d’autant plus vrai qu’ils ont été le moteur de la création du système commercial multilatéral depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale. Or, ce changement de vision économique par une des plus grandes puissances mondiales ne peut qu’être un tournant dans l’histoire récente des relations internationales économiques. À ce titre, on peut se demander si America First et l’ensemble des mesures qui sont adoptées en son nom préfigurent elles aussi une phase de recul pour le droit du commerce international ou si, au contraire, elles ne sont pas l’occasion d’ajuster un droit qui peine à évoluer depuis plusieurs décennies.
