Avec quelques adaptations pratiques, il ne fait pas de doute que « l’accord signé à Nouméa le 5 mai 1998 a fixé le cadre dans lequel s’inscrira l’évolution institutionnelle de la Nouvelle Calédonie au cours des vingt prochaines années ». À l’évidence, l’Accord de Nouméa est le déterminant majeur du cadre juridique dans lequel s’inscrit le programme des différentes consultations légalement prévues de la population néo-calédonienne. Dans ces conditions et au regard de ces prévisions juridiques, la deuxième consultation de la population néocalédonienne est intervenue le 4 octobre 2020, soit près de deux années après celle, la première, du 4 novembre 2018.
À l’analyse, il s’agit, selon l’angle d’étude, d’une persévérance, d’une détermination, donc d’une obstination indépendantiste de certains néocalédoniens, les Kanaks, qui estiment défendre la terre de leurs aïeux et qui, d’une certaine manière, considèrent qu’il est un devoir de reprendre la terre de leurs ancêtres. Ce souhait, à peine voilé, trouve un écho favorable dans les partis politiques indépendantistes, notamment le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Mais, leur optimisme et leur témérité sans failles suffiront-ils à convaincre la majorité de la population néo-calédonienne à adhérer à leur projet ? La réponse est, pour l’instant, négative et a déjà été confirmée à deux reprises lorsque les néo-calédoniens ont été appelés à se prononcer sur l’indépendance totale de la Nouvelle-Calédonie - collectivité française sui generis, également désignée le Caillou, est un archipel composé d’un ensemble d’îles situés dans l’océan Pacifique Sud - par rapport à la France.