Abderhaman Messaoudi
Dans la seconde Critique, Kant manifeste son respect (Achtung) à Voltaire. La place de ce témoignage dans l’économie de l’œuvre kantienne empêche d’évacuer la question de la composante morale (habituellement négligée) mise en jeu. Celle-ci tient au devoir de cultiver ses dons et, dans le cas de Voltaire, plus spécifiquement ses talents littéraires. Si cette figure révèle alors sa force inspiratrice chez un Kant soucieux de l’impact public de son œuvre et si elle impose de tenir compte de la complexité de la notion de respect, elle n’en garde pas moins à l’égard de celle-ci une puissance perturbatrice dans la pensée kantienne.
In the Second Critique, Kant paid respect (Achtung) to Voltaire. The place where this tribute appeared in the works of Kant prevents one from ignoring the issue of the (usually neglected) moral component on which it drew. It depended on the duty of cultivating one’s gifts, and, in Voltaire’s case, more specifically one’s literary talents. If Voltaire’s figure indeed manifested its inspiring power in Kant, who was wary of the public impact of his works, it nonetheless retained a certain disturbing power with regard to Kantian thought.