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Michel Berry
The world is changing rapidly. Strategy and management research appears to be more preoccupied with rankings than interacting with practitioners who have never needed to understand the complexity of the issues with which they are faced as much as they do today. Our society is in upheaval, but management researchers are so obsessed with publishing articles that they are blind to what is happening elsewhere. This is the same criticism which was levelled at American management research which was seriously called into question in the 1990s before globalisation obscured the problem. Does one have to venture outside the academic sphere in order to conduct research which is relevant to the challenges of our times? Not necessarily, if we are capable of creating situations where we have freedom of thought and can become inspired which, surprisingly, the French system is better at doing than the American system.
Le monde change vite, et la recherche en stratégie et management paraît plus occupée par des considérations de ranking que d’interagir avec des praticiens, qui n’ont pourtant jamais eu autant besoin de comprendre la complexité des enjeux auxquels ils doivent faire face. Pour plagier la célèbre phrase conclusive de Jacques Chirac sur le climat « notre maison brûle ... », on pourrait dire : « notre société est en ébullition et les chercheurs en management regardent ailleurs ». Un tel diagnostic ressemble à ce qui était dit sur la recherche en management américaine, durement mise en cause au début des années 1990 avant que la mondialisation ne masque le problème. Faudra-t-il quitter le système académique pour développer des recherches ajustées aux enjeux de l’époque ? Pas forcément, si l’on sait créer des espaces de liberté et d’inspiration, ce que le système français est paradoxalement plus apte à faire que le système américain.
