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Pierre Grémion's Le pouvoir périphérique (“peripheral power”) is undoubtedly the most influential book on French local politics. However, a half-century after its publication, this reference work is generally only used as a historical yardstick against which to assess the extent of the political and administrative transformations that France has witnessed since the 1970s. This article argues that although the empirical underpinnings of Grémion's work are now obsolete, his bottom-up approach remains relevant to understand contemporary changes in French administration and their impact on central-local relations. It sheds light on new forms of centralization in the context of a now decentralized France, forms which are no longer based on supervisory authority but on competition and emulation mechanisms.
Référence obligée des travaux sur l’État et le local, Le pouvoir périphérique n’est généralement mobilisé qu’à titre historique pour prendre la mesure des transformations politico-institutionnelles qu’a connues la France depuis les années 1970. L’analyse de Pierre Grémion est évidemment obsolète dans ses bases empiriques, mais son approche demeure pertinente pour saisir les transformations contemporaines de l’administration et les effets de son désencastrement territorial sur les relations entre pouvoir central et pouvoirs locaux. Telle est la thèse défendue dans cet article qui invite à réopérer un détour par la base pour appréhender les formes renouvelées de la centralisation dans une France décentralisée, qui ne se fondent plus sur la tutelle et l’arrangement mais sur l’autonomie et la mise en concurrence des collectivités territoriales.
